Je voudrais ajouter un élément que vous n’avez pas relevé dans votre enquête sur l’état des cimetières en France. Un ami israélien m’a demandé avec inquiétude, si telle est la situation dans les cimetières parisiens, qu’en est-il avec les tombes des centaines de Tossafistes français et autres Sages du Moyen-Age ? J’ai éclaté de rire ! Ce n’est certainement pas la réaction à avoir, mais c’est celle que j’ai eue. « Les tombes des Tossafistes ! Mais, mon pauvre ami, cela fait déjà belle lurette qu’il n’en reste pas la moindre trace ! » Rachi, rabbénou Tam, des centaines d’autres Maîtres de la Tora, ainsi que les tombes des gens de leurs communautés respectives, ont disparu et été anéantis depuis longtemps.
Comment comprendre un tel phénomène ?
En Allemagne, par exemple, la tombe du Maharam de Rottenbourg existe toujours, ainsi que celles des communautés anciennes. Mais en France, ce n’est pas le cas.
Je n’ai pas de réponse, mais cela en dit beaucoup sur l’esprit qui règne dans ce pays par rapport au passé, surtout quand il concerne notre peuple.
- B., Jérusalem
La remarque de ce lecteur est judicieuse. Comment comprendre le fait que les tombes de nos glorieux ancêtres aient totalement disparu de France ? Les Juifs n’ont jamais été expulsés d’Allemagne, mais de France, qui était alors pratiquement « Judenrein », oui. Entre 1306 et 1789.
Toutefois, la situation n’est pas meilleure en Provence : les Juifs n’ont pas connu le sort réservé à leurs frères dépendant du royaume de France de l’époque, mais il ne reste pas davantage trace des tombes des Sages de Provence, du Méïri, de rabbi Yonathan de Lunel, du Raavad et de tous les autres Grands de notre peuple…
Serait-ce donc un défaut français ?
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