La France ne semble jamais avoir eu une propension au respect envers les morts particulièrement marquée. Déjà vers 1750, le contrôleur général des finances du roi Louis XVI, Turgot écrivait : « Si tous les hommes qui ont vécu avaient eu un tombeau, il aurait bien fallu, pour trouver des terres à cultiver, renverser ces monuments stériles, et remuer les cendres morts pour nourrir les vivants » (livre troisième, chapitre trois). Et « concluons qu’aucun ouvrage des hommes n’est fait pour l’immortalité ; et puisque les fondations, toujours multipliées par la vanité, absorberaient à la longue tous les fonds et toutes les propriétés particulières, il faut bien qu’on puisse à la fin les détruire. »
Le fait est que dans son pays, on n’hésitera pas à sortir les gens de leurs tombes, les jeter dans une fosse commune, dans un ossuaire ou simplement les envoyer à la crémation. C’est une réalité incontestable (cf. par exemple le règlement des cimetières de Paris de 2005, § 47). Cela peut être du fait que ceux qui reposent dans leur tombe sont des indigents (5 ans de gratuité, puis exhumation des ossements et crématisation), ou que l’on n’a pris la concession que pour une période limitée ( 10, 30 ou 50 ans), ou parce que la tombe a vieilli et qu’elle représente un « danger pour le public », auquel cas la municipalité effectue une « reprise administrative » suivie d’une exhumation par les fossoyeurs municipaux.
Or tout ceci va à l’encontre de la conception de notre Peuple du respect des morts !
Quand nous avons découvert cette situation et compris à quel point elle était dramatique, nous nous sommes lancés dans une campagne à coups d’enquêtes et d’informations plus ponctuelles, tout au long des trois dernières années. Nous avons également rédigé un Grand Dossier à cet égard, sous le titre « La vie après la vie », et nous avons fini par formuler nos revendications, tant face à la municipalité que face aux autorités juives.
Le présent ouvrage reprend toutes ces informations. Nous les avons revues et corrigées, et tentons d’en faire un ouvrage cohérent.
Nous ajoutons ici également la brochure de Dr Rosenbaum, parue en 1914, sous le titre de « La question du cimetière juif de Paris », dont nous avions tiré un article. Là, ce texte exceptionnel parait in extenso.
Que l’Eternel fasse que ce problème immense, dont la présence dans la Communauté Juive la plus importante d’Europe est parfaitement inacceptable, trouve sa solution avec rapidité !
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