L’enterrement d’un Juif de la région a amené l’un de nos lecteurs à se rendre au cimetière de Valenton, une petite ville de la banlieue parisienne. Il y a découvert un carré israélite (le D9) dans ce cimetière, nommé cimetière intercommunal de la fontaine Saint Martin, créé par arrêté préfectoral en 1972 et géré par le syndicat intercommunal.
Parlant avec l’un des fonctionnaires, ce lecteur a fait part de son sentiment qu’en ces lieux, tout a l’air tranquille, et l’avenir des tombes bien assuré… « Pas du tout, lui a dit son interlocuteur, puis confirmé par la conservatrice responsable du cimetière, il y a nombre de tombes juives dont la concession est échue et qu’il faut renouveler sous peine d’exhumation administrative. »
Le problème est que ces gens, ou leurs descendants, avaient donné la préférence à des contrats de courte durée, 15 ou 30 ans, et qu’à échéance, il faut payer à nouveau la redevance afin d’assurer le respect de la tombe.
Or personne n’est plus là pour le faire, ou en tout cas, la direction du cimetière ne parvient pas à les contacter.
Dans ce genre de cas, la direction du cimetière a parfaitement le droit d’exhumer les restes funéraires. Là, lui ont dit ces responsables, cela n’a pas encore été fait, car la conservatrice du cimetière de Valenton y a mis son véto en déclarant qu’il était problématique de toucher aux tombes juives !
En parallèle, un ossuaire avait été mis à disposition du Consistoire depuis quelques années – nous ignorons pour l’instant sa qualité sur le plan de la Halakha, mais il ne répond probablement pas à nos critères (il faut que le site soit en terre, que les corps soient séparés les uns des autres par de la terre ou par du béton, entre autres). A notre connaissance, nul corps n’y a encore été déposé.
La direction du cimetière a pris l’initiative de contacter le Consistoire afin d’obtenir de l’aide pour retrouver les descendants de ces défunts. Que dire, de vrais tsadiqim !
Le Consistoire, toujours selon ces responsables, a d’abord demandé à voir la liste des défunts, avant de finalement envoyer un courrier laconique permettant à la direction du cimetière d’agir à sa guise !
A priori, la communauté aurait dû trouver au moins quelques descendants et exiger la sauvegarde de certaines tombes. Puis demander à ce que des Juifs effectuent l’exhumation, comme le veut la Halakha (bien que localement, la communauté juive de Créteil fasse de nos jours attention à ce point).
Notre lecteur a en tout cas fait la demande de recevoir cette liste, afin d’effectuer le travail de recherche qui s’impose pour tenter d’alerter les éventuels ayants droit. Non, s’est-il vu répondre, il faut que le Consistoire nous envoie une lettre nous permettant de vous communiquer cette liste. La demande a été faite, et nous attendons de voir quelle sera la suite de cette affaire. Mais dès à présent, avis aux familles qui auraient des proches enterrés dans ce cimetière : il faut s’intéresser au sort de ces morts et les sauver de l’exhumation administrative !
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